Neuilly, 29 novembre (AOL) -Le contrôle technique, auquel sont soumis tous les deux ans les véhicules de moins de 3,5 tonnes, dès le début 2008. Actuellement, les centres agréés doivent contrôler 125 points , dont 68 sont soumis à une contre-visite. Un arrêté du 13 octobre 2006 entrant en vigueur le 1er janvier 2008 vient ajouter huit points de contrôle :
- Amortisseurs (avant et arrière)
- Pédale de freins
- Caches des airbags
- Lave-glaces des phares avant
- Niveau du liquide de freins
- Etat des ceintures de sécurité
- Diagnostic anti-pollution embarqué (On Board Diagnostic)
- Homologation des pare-buffles (4x4)
Ainsi, les amortisseurs défectueux n’échapperont bientôt plus à une contre-visite. À partir du 1er janvier 2008, le moindre problème d’étanchéité constaté devra obligatoirement être réparé dans les deux mois. À défaut, le propriétaire ne recevra pas son attestation de contrôle technique, sésame indispensable pour avoir le droit d’utiliser son véhicule pendant les deux années à venir.
La fin des pare-buffles « sauvages »
Des éléments présents sur les véhicules vendus récemment pourront également faire l’objet d’une contre-visite en cas de dysfonctionnement, comme les systèmes de rétractation des ceintures de sécurité, les lave-glaces des phares avant ou le troisième feu stop.
Le liquide de frein devra être « à niveau » et les pare-buffles, qui trônent devant la calandre de certains 4×4, devront être homologués sous peine de devoir être retirés.
La fin de l’à-peu-près
Par ailleurs, un jeu minime dans les rotules de direction ne sera plus toléré et l’écart de profondeur des pneus d’un même essieu ne pourra plus dépasser 5 mm. Plus question non plus d’intervertir les pneus avant usés avec les pneus arrière en bon état juste avant le contrôle : tous les pneumatiques seront vérifiés lors de la contre-visite.
Autre nouveauté : chaque véhicule mis en circulation depuis le 1er janvier 2004 sera soumis à titre indicatif à un diagnostic antipollution. Enfin, le délai de validité de deux ans du contrôle technique débutera à partir du premier contrôle, et non plus à la date de la contre-visite.
Le temps, c’est de l’argent
Cette nouvelle réglementation engendrera inévitablement une hausse drastique du nombre de véhicules soumis à une contre-visite. Ces vérifications supplémentaires donneront par ailleurs plus de travail aux centres de contrôle, qui devront aussi acquérir du matériel supplémentaire, notamment pour réaliser le diagnostic antipollution.
Un investissement supplémentaire qui devrait pousser la plupart d’entre eux à augmenter significativement leurs tarifs (autour 50 euros actuellement), de l’ordre de 25 à 30%, au moins…
Lobby, quand tu nous tiens…
Dans un communiqué, le Secur, une association oeuvrant pour « l’usage, le confort et la sécurité de tous les moyens de transport », se félicite du fait que la France devienne « le premier pays en Europe » à prendre une telle mesure sur les amortisseurs.
Pas franchement étonnant quand on sait que le Secur dépend directement de la FIEV, une fédération professionnelle regroupant notamment les équipementiers de l’industrie automobile, qui ont tout intérêt à ce que les Français renouvellent le plus souvent possible les pièces de leur véhicule.
D’ailleurs, le Secur se cache à peine de son action de lobbying auprès des pouvoirs publics, se félicitant d’avoir « contribué de façon déterminante à la reconnaissance du rôle sécuritaire majeur des amortisseurs dans la liaison au sol des véhicules ».